A propos de Habiter

Enfin, la version abrégée de ma thèse est parue aux    Editions Salvator ! 

(322 pages et 22 euros)


Le mot de l'éditeur :


L’homme de la modernité trépidante, virtuelle, connectée, est-il voué à l’errance ? Demeurer en repos dans la maison, est-ce un rêve nostalgique et peu sérieux ? Sommes-nous définitivement devenus des nomades sans racine aucune ? Des philosophes et des sociologues renommés se font les chantres du déracinement, les prophètes de la mobilité indéfinie.

Pour Bernard Klasen, il y a péril en la demeure. Dans une analyse très fouillée, il réussit ici un plaidoyer exceptionnel en faveur de l’enracinement, de l’habiter, de la maison où l’homme peut se structurer en humanité.
L’homme voyageur du XXIe siècle, l’homo viator, ne peut pas vivre sans repères spatiaux, sans l’oasis d’un lieu où il peut se recueillir et construire son intérieur et son intériorité si décriée par les « déracineurs » dans notre modernité tardive.
Klasen instruit en outre le dossier d’un duel entre Heidegger et Levinas. Où sont donc nos racines ? Dans le sol d’un paysage ou bien dans les récits sacrés ? Dans un espace symbolisé ou dans le ciel d’une tradition spirituelle qui serait aussi une demeure ? 


Habiter... Ou la question de la demeure et des racines du point de vue philosophique !   

Bernard Klasen est prêtre et professeur de philosophie à l'Institut catholique de Paris.

Son livre, inspiré de sa thèse de doctorat, est une méditation sur une dimension essentielle de la vie humaine : « habiter » ne signifie pas seulement occuper un espace matériel pour satisfaire ses besoins biologiques, mais surtout se rapporter à un lieu d'une façon spécifique, l'investir de significations personnelles.

L'auteur s'oppose au mythe occidental moderne du nomadisme : on ne peut être soi qu'en possédant un chez soi ; les « sans domicile fixe » ou les migrants ne sont pas libres, mais victimes d'une aliénation. Pour autant, habiter ne veut pas dire se replier sur soi et s'immobiliser.

Tout mur est percé de portes et de fenêtres, toute limite a ses propres limites. L'habitant authentique est ouvert aux autres et au changement : il pratique l'hospitalité envers autrui, sort de chez lui avant d'y faire retour, réaménage sa maison en fonction de sa propre évolution. Il éprouve de la gratitude à l'égard de ce qui le dépasse, comprend que tout n'est pas entièrement à sa disposition.

L'auteur déploie une réflexion originale à travers un dialogue avec des penseurs parfois difficiles, comme Heidegger ou Levinas, qu'il parvient à rendre accessibles grâce à son talent de pédagogue.

Sa pensée demeure en prise avec l'expérience concrète, notamment par des « excursions » en des lieux chargés de sens.


Tiré de la revue Etudes avril 2019


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